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Arc-en-ciel
16 mars 2010

Le tonneau de Diogène

Le tonneau de Diogène de Françoise KERISEL
En Grèce, au pays des philosophes, un drôle d'homme cherche le secret du bonheur.
Comment s'appelle-t-il ? Il s'appelle Diogène, et vit dans un tonneau. De cela, il y a plus de mille et mille ans. Et l'on s'en souvient encore! Les grands disent qu'il est fou. Les petits disent qu'il est sage. Avec lui, c'est le monde à l'envers. Il vit sans rien posséder, tel un chien dans sa niche. Il fait tout à l'inverse des autres, puisque les autres vivent mal.

Mais qui est Françoise Kérisel?
Une de nos élèves de CE6 est allée chercher l'information...

Ghita BAHAJ FILALI
Née le 02 Janvier 1998.
Ecole Arc en ciel
Fès Maroc.
 Fès le 13 Mars 2010

àMadame Françoise KERISEL


Bonsoir;

Je suis une jeune écolière marocaine, ayant lu avec joie votre livre " Le tonneau de Diogéne" .

Notre enseignant m'a chargé de faire une recherche sur votre biographie.

Je n'ai malheureusement rien trouvé sur internet et pour cette raison je vous prie de m'aider en me répondant et en me donnant des informations sur votre biographie.

Merci de votre aide.

 

Ghita BAHAJ FILALI

Bien sûr  Françoise Kérisel a gentiment répondu et je mets en ligne les documents transmis.

Interview
Jacqueline PERSINI-PANORIAS
Françoise KERISEL
Dans le bistrot plein d'adultes la petite fille silencieuse va tout de suite à l'aquarium. Les
poissons la comprennent tellement qu'elle éprouve suavement leur solidarité sans faille. Mais
elle va grandir, il lui faudra chercher d'autres solidarités parmi ses semblables et elles ne
seront pas sans faille. La poésie pourra-t-elle remplacer les poissons?
Jacques LÈBRE. Face au cerisier (La Feugraie éditeur)
Albums
Jacqueline PERSINI-PANORIAS(JPP)/Françoise KERISEL, vous avez été de
l'aventure des Éditions Ipomée, théâtre d'une expérience poétique, artistique
considérable, à Moulins. La cité s'est faite ville de l'illustration pour la littérature
jeunesse depuis vingt ans environ à l'initiative de Nicole MAYMAT et de Dominique
BEAUFILS.
Ipomée est aujourd'hui une collection du Seuil, à laquelle vous contribuez, avec la même
exigence d'une esthétique particulière: les albums peuvent s'offrir à tous, puisqu'ils sont
beaux. C'est la gageure de ces éditions.
Ecrire pour les petits, pour la jeunesse, est-ce renouer avec sa propre enfance?
FK/Sans doute… Je songe à l'étymologie du mot. Enfant, infans: celui qui ne parle pas, qui
voit et écoute pleinement…Je vois dans ce silence, ce manque, ce blanc comme des appels à
la poésie. Une part sensible de moi-même reste sans doute accrochée à ces temps-là.
JPP/L'enfant et l'artiste occupent-ils le même territoire?
FK/L'auteur jeunesse, comme l'illustrateur, se souvient de ce pays d'enfance, y revient
toujours. La quête pour moi est vers le passé, et même vers un passé très ancien, originel,
mythique. Je m'y engage, prête à reprendre, à traduire, à redonner des paroles reçues très tôt
comme essentielles.
JPP/L'un de vos premiers albums, Les larmes du monstre, est inspiré d'Orphée, figure
emblématique de la poésie antique, avec sa lyre, sa blessure, son silence…
FK/Orphée et l'amour blessé, Héraclès face à ses épreuves, ou la Caverne de Platon, quelques
mythes fondateurs demandent à être repris avec les petits, en des albums colorés, à cet âge où
l'intérêt pour l'origine est au plus vif.
JPP/Vous abordez ces histoires qui fondent notre humanité avec une écriture fluide,
poétique. Vous allez vers les temps bibliques aussi, en remontant jusqu'au déluge, pour
rapporter les paroles de Noé et de ses fils.
FK/Feu la collection Petite Clé, chez Desclée de Brouwer, a même publié mon texte le plus
court, Préhistorique, où des jeunes s'activent sur quelques fouilles archéologiques, animés par
le goût de la quête, de l'ancien, des racines qui nous fondent. Ils cherchent les réponses des
premiers hommes aux secrets du monde.
2
JPP/Auteur d'albums pour la jeunesse, vous auriez aimé être conteuse, mais infante
vous restez…
FK/la voix du conte me touche infiniment. Nombreux sont les conteurs que j'ai suivis, qui
m'ont accueillie dans leurs stages: Muriel Bloch, Evelyne Cevin, Michel Hindenoch, Yannick
Jaulin, Catherine Zarcate surtout.
J'aurais aimé conter, mais tout public me réduisait au silence. Je préférais les entendre, eux.
- "Toi, retourne à tes écritures" m'a lancé sans ménagement Catherine, enfin. Et j'ai repris ma
plume: des histoires m'habitent, d'hier et de naguère. Après ces grandes rencontres des gens
du conte, j'avais envie d'écrire ce que je ne savais pas dire, pour un public de lecteurs, pas
seulement les enfants, je crois, tous ouverts à une certaine poésie, ouverts à une articulation
fine du texte et de l'image.
JPP/Les lois du conte sont présentes dans vos textes, parfois détournées, au profit de la
philosophie -Le soleil de Diogène- et de la poésie. Vous vous jouez de la tradition antique
avec une écriture légère et déchirée, où le présent affleure.
FK/Oui, ce poids – heureux – d'une culture classique reçue très tôt, je veux le partager, le
transmettre comme je l'ai reçu. Qui a dit : "on ne chante juste que dans les branches de son
arbre généalogique" ?
Préhistorique, chez Desclée de Brouwer, s’appelait d’abord Un grand père de trente mille
ans. Le mien faisait des fouilles d’archéologie en Lozère, avec ses frères, partageant leur goût
de l'origine, leur envie de comprendre le passé.
Chez nous les dieux étaient grecs, la Grèce notre patrie première. Je me suis tournée à
nouveau vers nos héros préférés, avec Douze punitions pour Héraklès, conté par les petites
Hespérides.
Chez Hatier, c’est donc à la famille des philosophes que je me suis attachée dans Le soleil de
Diogène. Les avancées s’y font par filiation, de pères spirituels à fils, de nos ancêtres présocratiques
à leur petite-fille Hypatia, massacrée par des chrétiens à Alexandrie. Autre quête
de sagesse et de folie, celle de Li Po et Tou Fou, les deux immenses poètes voyageurs du très
cruel VIIIème siècle chinois.
JPP/L'amour blessé, les épreuves, la mort: au présent, l'écriture interroge le monde et
ses déchirements. C'est le thème du divorce qui est abordé dans Moi Matthieu, la guerre
d'Algérie dans Nona des Sables, la violence sociale dans Le glaive de Salomon. N'y a-t-il
pas recherche de réparation dans vos albums?
FK/La question emblématique est d'ailleurs posée en titre d'un de ces petits livres: Une parole
peut-elle guérir? Des souffrances s'y lisent, y sont reconnues. Je n'explique rien, mais dis ce
qui est, avec les mots dont nous disposons, par nature imparfaits, et aussi par les non-dits, les
silences, l'ellipse. Je cherche un certain apaisement par l'écriture même, par sa force poétique.
JPP/"Il faut tellement de larmes pour que le monde se console" dit l'une de vos
héroïnes…
FK/…et que la parole advienne, car c'est de langue interdite, de mutisme, d'aphasie dont je
parle souvent, enfants que nous sommes tous par moments
3
JPP/La quête d'apaisement n'inspire-t-elle pas vos albums orientaux, plus récents? Ils
content l'amitié bien réelle de deux poètes en chine, déclinent les histoires poétiques de
Dame Sei Shonagon en l'an mil, ou l'aventure du haïku avec Bashô au XVIIème
siècle…Votre écriture se fragilise, s'épure au contact de leurs pinceaux sublimes. Est-ce
un choix conscient?
FK/Je crois à ces contagions poétiques. Elles touchent l'illustrateur, le concepteur de l'album,
qui se jouent du texte pour une image qui va parfois plus loin. Je songe au travail de Frédéric
Clément sur le poète Bashô, en particulier, qui révèle une vérité de mon écriture dont je ne
suis guère consciente.
JPP/La poésie de vos textes prend sa source, son rythme, son énergie dans les textes
premiers de l'humanité.
FK/Les récits pour la jeunesse s’écrivent avec les bibliothèques des grands, les recueils de
poèmes de toujours, les aphorismes des philosophes, s’inspirent des quêtes du graal des quatre
coins du monde. Comment faire pour que le monde se souvienne, par exemple, des chants
orphiques ou dionysiaques qui avaient un cadre religieux, social, une fonction sacrée. En ces
temps-là les mythes se dévoilaient, impliquaient les corps jusqu’à la catharsis. Cette poétique
était partagée, ritualisée, vivante.
JPP/Or le poème aujourd’hui, formel, choisit de se couper de ses racines populaires, sa
langue se fait spécifique, peu compréhensible à tous.
FK/Les pouvoirs du chant antique étaient, eux, accessibles à tous, même aux plus jeunes.
L’une de mes premières histoires, Les larmes, fait revivre l’aventure d’Orphée, contée à deux
par grand-mère et petite-fille. Elles refont le trajet du poète à la lyre qui enjôle les bêtes
sauvages, les ombres de l’enfer, Cerbère le chien aux trois têtes…
JPP/Le tout premier de vos albums, Peau de Loup, était d’un grand onirisme. Il
contenait des récits de rêves de ces grand-mère et petite-fille, qu’elles interprétaient,
dont elles tenaient compte les jours suivants. Ce texte semble écrit tout près de vos
propres songes…
FK/Souvent je me suis nourrie de mes rêves pour écrire. A nouveau, je m’y intéresse, veux
sensibiliser mon public à ses nuits. C’est une question superbe qui hante l’humanité depuis
ses origines. Le rêve est cette forteresse où sont enfermés nos secrets. Quelles sont ses
portes ? Où sont les clés et les serrures ? Est-on assez attentifs aux récits des petits le matin ?
Dans un monde hautement technocratique, peut-on, avec eux, faire sa part à l’onirisme ?
JPP/Vous portez les plus jeunes à être attentifs à la poésie de la nuit, à en parler, et
même à écrire leurs rêves, leurs cauchemars : il n’est jamais trop tôt, ni trop tard pour
commencer un carnet de ses récits de rêve.
FK/Telle est l’ambition de ce dico des mots du rêve, de ses images, de ses mythes, de ses
poètes. C’est un appel à l’imaginaire, à l'analyse, à l'écriture, à l'accès à soi-même.

Biographie
Françoise KERISEL
« Petits billets, cartes postales, lettres envoyées,
ou lettre jamais reçue, histoires à transmettre, conte
à partager… chez Françoise Kerisel l'écriture est une
parole ».
« Françoise Kerisel écrit moins pour raconter ou
expliquer que pour dire. Avec les mots dont on
dispose, par nature imparfaits, mais aussi avec les
non-dits ou les silences.
C'est en ce sens aussi que son écriture, avec ses
raccourcis, ses ellipses, est poétique.
Après des études en lettres classiques, Françoise
Kerisel, qui vit actuellement à Paris, s’est intéressée
aux légendes et à la philosophie.
Conteuse autant qu’enseignante, elle est toujours en
quête d’histoires qui font grandir. Elle a suivi les
stages de Catherine Zarkate et Evelyne Cevin.
Elle anime des ateliers d’écriture auprès d’Elisabeth
Bing où chacun vient raconter son histoire.
Elle a collaboré aux travaux des éditions Ipomée
Jeunesse.
Elle a participé à quelques émissions de France
culture, dont les Nuits magnétiques.
Elle est mariée, a beaucoup d’enfants autour d’elle ».
Françoise Kerisel a publié, entre autres :
-Peau de loup (Ipomée)
-Nona des sables (Ipomée-Albin Michel)
- Moi Matthieu (Ipomée-Albin Michel)
-Les larmes du monstre (La Farandole)
- Le soleil de Diogène (Hatier Prix Totem de Montreuil)
- Une parole peut-elle guérir ? (L’atelier)
- Préhistorique (Desclée de Brouwer)
- Li Po et Tou Fou (Didier Jeunesse)
- Makeda , Reine de Saba (Cauris)
- L’arche aux sept couleurs (Albin Michel)
- Sei Shônagon et le samouraï (Seuil)
À paraître : - Joseph (Albin Michel)


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